HABITER AUTREMENT : DANS UNE ARCHITECTURE BRUTALISTE
- margauxrollferrari
- 16 avr. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 juil. 2024
« Habiter autrement » propose d’explorer d’autres façons d’habiter. Ces lieux de vie se distinguent en ce qu’ils recourent à l’architecture pour habiter autrement, se trouvent dans des emplacements singuliers qui concourent à une vie différente.
« On a tous une idée inconsciente de la maison ou du logement où l’on voudrait vivre »*.
Ce lieu pourrait bien se trouver dans nos architectures des années 60-70. Pour cet article, nous avons choisi de vous transporter dans des bâtiments de la ville de Marseille.
Issu du mouvement moderne, le Brutalisme a connu son apogée entre 1950 et 1980, à la suite de la Seconde Guerre Mondiale.
Le terme « brutalisme » vient du mot « brut » et fait référence au « béton brut ». Caractérisé par l’utilisation de ce matériaux qu’est le béton, le mouvement facilite la reconstruction d’après-guerre à Marseille. C’est ainsi que la ville a vu grandir des architectures sans ornement. Des copropriétés massives, parfois surélevées par des pilotis, marquées par des lignes franches et des formes géométriques répétitives.
Côté intérieur, les « brutalistes » ont souvent considéré l’escalier comme une œuvre sculpturale lui conférant un rôle clé dans la circulation. L’escalier est alors pensé pour vivre une expérience spatiale et architecturale globale.
À Marseille, Le Corbusier avec la Cité Radieuse : toute première Unité d’Habitations créée comme un laboratoire pour une nouvelle pratique de l’habitat collectif et Fernand Boukobza avec le Brasilia : dont l’escalier de secours à double révolution est remarquable, comptent parmi les principaux représentants du mouvement.
Ces icônes architecturales créatives et avant-gardistes ont tout pour vous surprendre. Bien que le béton soit le trait caractéristique principal du mouvement, toutes les constructions brutalistes ne le sont pas. Certaines incorporent d’autres matériaux de construction comme le verre et l’acier...
Cité radieuse, Le Corbusier 280 boulevard Michelet, 13008 Marseille.
Le Brasilia, Fernand Boukobza 21 boulevard barral, 13008 Marseille.
Aujourd’hui, des architectes contemporains peuvent être associés à ce mouvement. C’est le cas de Zaha Hadid, architecte retenue pour concevoir le nouveau siège social du groupe mondial de transport maritime CMA-CGM à Marseille-Euroméditerranée. La Tour CMA-CGM évoque la proue d’un navire et culmine à 147 mètres. Elle se compose d’une structure métallique, se pare de panneaux de verre et est supportée par des poteaux en béton qui lui donne sa forme si particulière.
Tour CMA CGM, Zaha Hadid 4 Quai d'Arenc, 13002 Marseille.
Plus récemment encore, le Mucem imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti. Sa structure spectaculaire marque par sa matière ainsi que sa forme cubique dont la façade est recouverte d’une résille de béton fibré avec des motifs offrant des jeux de lumière exceptionnels. Au premier étage, la terrasse vous permettra de profiter d’une vue à en couper en souffle, et de faire une pause au café ou au restaurant du Môle de Gérald Passedat, chef étoilé.
MUCEM et le Môle Passedat, Rudy Ricciotti 1 Esplanade du J4, 13002 Marseille
Au-delà des architectures reconnues, d’autres bâtiments ponctuent la ville de Marseille tels que Le Grand Pavois, l’ancien siège KODAK et l’immeuble Le Saint-Georges, à découvrir pendant vos balades.
Ancien Bâtiment Kodak,
130 avenue de Lattre de Tassigny, 13009 Marseille.
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Villa Méditerranée, Stefano Boeri Promenade Robert Laffont, 13002 Marseille.
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*Patrick AVRANE (psychanalyste), auteur de « Maisons. Quand l’inconscient habite les lieux », PUF 2020.